• Raid Normand - Clères - 8 Septembre 2012

    Une équipe de Petits Suisses Normands s'est rendu ce week-end en Haute-Normandie pour la 17ème édition du Raid Normand, épreuve de 110 km par équipes de 4, dont le départ était situé cette année à Clères (Seine Maritime). L'équipe était constituée d'Arno, Jacques, Vincent et Tibo. il s'agissait de la 1ère participation pour Vincent et Tibo, la seconde pour Jacques et la 4 ou 5ème (ou plus ?) pour Arno.

    Compte-rendu de Tibo :

    Le départ étant de très bonne heure le samedi, nous faisons la route le dimanche soir. Premier covoiturage entre Flers et Pont d'Ouilly où l'on retrouve Arno. Le temps de charger le fourgon et la remorque à vélo et nous voilà partis pour le petit village de Clères et son parc animalier (que nous traverserons pendant le raid). Pas de souci d'orientation et une arrivée vers 23h. On ne traîne pas pour aller se coucher, la nuit sera courte et la journée suffisamment longue.

    6h30 : Briefing

    On rejoint la salle de l'espace Clara afin d'écouter les infos nécessaires au déroulement de la journée. On est assez vite choqué par le ton employé. L'organisateur évoque l'année 2011 où les conditions météos étaient très difficiles et la vingtaine d'abandons le samedi soir (l'année dernière, le Raid Normand avait lieu sur le week-end). Il se réjouit alors du fait que ces concurrents ne sont pas revenus cette année, après avoir découvert ce qu'était un "vrai raid". On ne m'avait jamais expliqué que l'objectif d'un organisateur de manifestation était que les concurrents ne reviennent pas l'année suivante ... à moins que certaines personnes ne méritent pas le Raid Normand ... Bref, un bon début de journée !!

    7h : Départ en VTT orientation

    Dans la salle, on récupère les premières cartes IGN, le carton de pointage et une feuille avec les définitions de poste et les indications pour le report des balises. Petite séance traçage pour Arno, au calme dans un vestiaire. Pas de souci, on récupère les VTT, à priori autour de la 5-6ème position. Un petit passage dans l'eau (chemin imergé), une belle côte pour s'échauffer et l'on tombe déjà sur la balise 1. Bizarre, elle devrait être sur le même chemin 600 mètres plus loin. Nous repartons en direction de la balise suivante, mais on se pose des questions, sachant que tous les reports de poste se font en fonction de la balise précédente. Les deux équipes que nous avons rattrapées se posent les mêmes questions. On rejoint la zone de la balise. Le petit bois n'est pas praticable en vélo. On pose les VTT et on avance en cherchant une levée de terre. Par rapport à notre balise cartée, pas de levée de terre. On ressort du bois pour se recaler. On se retrouve alors au moins à une vingtaine, voire une trentaine d'équipes. On y retourne et on finit par tomber sur la levée de terre, bien plus loin que prévu (on a revérifié notre traçage). La balise n'est pas sur la levée de terre, mais encore 20 mètres plus loin sur un arbre. Bref, la même question se pose à nouveau. Doit-on décaler les balises suivantes ? La balise suivante n'a pas de définition, cela ne nous aide pas du tout. D'après nos tracés (vérifiés), un peu au sud d'une lisière de bois. De nombreuses équipes ont exactement le même tracé. On s'acharne alors avec Arno dans cette zone où la végétation est parfois difficile. On perd alors certainement 25-30 minutes. En revenant à la route, Jacques et Vincent nous indiquent qu'apparemment cette balise se trouve sur le chemin 200 mètres plus bas. On la retrouve effectivement, mais on est assez énervé par l'impression des indications. La balise 4 ne pose pas de problèmes et notre vitesse en VTT nous permet de doubler plusieurs équipes. La balise 5 est trouvée rapidement, il y a beaucoup de monde dans la zone, mais à nouveau l'azimut-distance par rapport à la balise précédente ne correspond pas. Suite à cela, une incompréhension dans l'équipe nous fait perdre 5 minutes. Bref, on récupère une courte portion en suivi d'itinéraire. On voit miraculeusement une balise (non cartée) à poinçonner en route (que plusieurs équipes ont raté, ce qui est très compréhensible, étant donné son placement peu judicieux !). Pas de souci sur la balise suivante au fond d'une très longue et étroite clairière. En ressortant, on croise au moins une dizaine d'équipes. On fait ensuite le trou sur les équipes qui nous suivent et on rejoint un parc VTT en forêt. On fait remarquer à l'organisateur l'erreur de pose de la balise 1 et quelques doutes sur la précision de certaines indications. Il nous répond de manière très méprisante que les équipes de devant n'ont eu aucun souci (ce qui s'avère faux pour en avoir discuter à la fin du raid). Il nous "ordonne" alors de ne pas faire la C.O (on apprendra après qu'il s'agissait de la C.O du run & bike). Un autre bénévole se montre également assez désagréable à ce moment.

    TRAIL orientation - CANOË - TRAIL orientation

    On repart alors sur un enchaînement Trail (6,5 km) - Canoë (8km) - Trail/C.O (13,5 km). Après une nouvelle séance de traçage, on part donc en trail. Cette section s'enchaîne bien, le rythme est bon et les définitions de poste nous permet de trouver les balises rapidement. Peu avant l'arrivée au canoë, le road-book indique un chemin obligatoire (mais plus long), afin d'éviter une route interdite. Il n'y a malheureusement pas sur ce chemin de balise à poinçonner ou de contrôleur, ce qui est dommageable, (nous avons vu 4 équipes couper). Bref, on rejoint les canoës, on fixe nos sacs sur les bateaux, on met les documents et objets importants dans des sacs étanches et en route pour une descente de 8 km. La section est magnifique et très plaisante à naviguer. La rivière est étroite et nous franchissons une dizaine de "rapides". Vincent et Jacques font équipes, tandis que je suis avec Arno. On double 6 ou 7 équipes sur cette section (c'est toujours bon pour le moral) vraiment intéressante, où le faible niveau d'eau et les algues nous imposent une lecture précise des courants (pas toujours évident avec les reflets du soleil). Le seul point noir est l'agressivité de deux bénévoles, sans que l'on comprenne pourquoi. Le départ du trail suivant se fait en suivi d'itinéraire (il y a même des flèches au sol). Les deux premières balises sont vite poinçonnées et on part à l''azimut en direction de la balise 8. Une montée bien raide, on croise un chemin, mais on doit encore monter. La végétation est très dense (et piquante), ce que nous n'avons évidemment pas sur notre carte IGN. Plusieurs laies parallèles montent dans la bonne direction, mais la végétation nous oblige à rebrousser chemin à deux reprises. La troisième est la bonne et on tombe directement sur la balise, ce qui n'était pas évident dans cette zone. La suite se passe bien jusqu'à la balise 10 (belle montée pour y accéder). On repart dans le mauvais sens (ma carte a tourné !) et on perd environ deux minutes. Nouvelle montée avant de rejoindre la C.O, on en profite pour bien se ravitailler. Pour la C.O sur carte I.O.F, je laisse ma place d'orienteur à Arno. Après une première balise trouvée rapidement, on jardine un peu sur la seconde. Les chemins sont inexistants et la carte n'est pas du tout à jour (elle date de 2006) et très incomplète, ce qui est vraiment dommage. On décide alors de s'orienter à l'azimut puisqu'il n'y a que très peu de repères. La progression est bonne, à l'exception d'une petite erreur d'échelle d'Arno. On double plusieurs équipes qui galèrent vraiment et on récupère la carte IGN pour la fin de la section trail. Pas de souci sur la balise 17 mais on ne trouve pas la dépression où doit se trouver la balise 18 (il y en a pourtant beaucoup, toutes pleines de ronces). On se rend alors compte d'une erreur de traçage (la seule de la journée). Azimut 231° au lieu de 331°. Une fois la rectification faite, on repart et on termine cette section.

    RUN & BIKE orientation

    De retour au parc VTT, on récupère les cartes pour le Run & Bike. La distance est de 15 km, pour une durée maximale de 2h30. L'organisateur nous dit (conseil ou ordre ?) de ne pas faire la partie C.O, uniquement la partie sur carte IGN (ce qui revient à 5h de pénalités quand même). Sur cette section, on nous avait dit au briefing que le VTT était plus gênant qu'autre chose (quel est l'intérêt alors de faire un Run & Bike !!). Pour ma part, j'ai bien apprécié les portions un peu techniques en VTT (racines, branches, tronc ...). Mais pas évident pour Vincent, pour qui mon VTT était trop grand. Cela a été assez vite finalement car nous avons laissé la carte de C.O (beaucoup d'équipes ont abandonné leurs VTT sur cette partie, ce qui très compréhensible mais ce n'est plus du run & bike).

    VTT suivi d'itinéraire

    Nous récupérons ensuite tous nos VTT pour un retour à Clères en VTT suivi d'itinéraire. Légère erreur à la sortie de la forêt (trois ou quatre équipes nous ont suivi) puis on récupère la bonne route pour de longues parties très (trop) roulantes. Une nouvelle petite erreur qui permet aux équipes que l'on avait lâché de repasser devant. On les redouble, ainsi que de nombreuses équipes qui souffrent vraiment. Le passage dans le village de Fontaine le Bourg nous permet de faire le plein d'eau à la caserne des pompiers. On a pas vu de pompier mais il y avait un tuyau d'arrosage pour remplir les bidons. La fin est toujours aussi roulante, mais il y a quelques belles bosses, qui nous permettent de doubler pas mal d'équipes. On croise l'organisateur qui nous annonce que la VTT'O de la soirée a été raccourcie. Dommage ! Vincent n'était pas du même avis que moi  :)

    Parc Animalier + TIR À L'ARC

    Le retour à Clères nous amène au parc animalier. Nous avons une heure hors chrono pour une rando-orientation-question dans le parc et l'épreuve de tir à l'arc sur le site de départ/arrivée. Une promenade sympa et ombragée dans le parc animalier pour répondre aux trois questions (15 minutes de pénalité par réponse fausse) et une question subsidiaire. On récupère ensuite nos VTT pour rejoindre l'espace de départ. Seuls deux concurrents doivent tirer à l'arc. On s'y colle avec Arno. Le résultat n'est pas terrible (8 minutes de bonus sur 24 possibles) et ça chambre un peu du côté de nos coéquipiers (qui avaient préféré aller manger et se reposer). On profite des vingt minutes de neutralisation restante pour bien se ravitailler. Pain, morbier, saucisson, miel, confiture, riz au lait, ... un festin !

    VTT orientation + ATELIER DE CORDES

    Pour finir la journée et le raid, 27 km en VTT orientation, entrecoupés par un atelier de cordes. Nouvelle séance de traçage pour Arno et c'est reparti. L'objectif est de rouler un maximum avant la nuit, où tout peut se compliquer, surtout en orientation. Le début est très roulant, puis une belle montée en sous-bois nous amène à la première balise (la numéro 3, car les deux premières ont été retirées par l'organisation). Les balises 4 et 5 s'enchaînent très bien, les kilomètres défilent, tout va bien. On croise ensuite des bénévoles qui nous indiquent de traverser un bois sans nous arrêter car le propriétaire n'est pas content que l'on passe là (no comment !!). Pas de souci pour la balise 6, mais elle était bien cachée dans la haie, le tout sur un sentier descendant. On rejoint ensuite le village de Montville, à partir duquel on entame une belle remontée afin d'atteindre l'atelier de cordes. Seule une équipe termine le parcours. Nous serons donc seuls sur cette épreuve. Pour obtenir une heure de pénalité, un concurrent au moins de l'équipe doit participer. Jacques, Arno et moi irons la faire. Vincent préfère gérer sa fatigue en se reposant un peu. Un joli parcours avec descentes et montées de cordes, de filets, une traversée sur un cable et une tyrolienne. Un moment sympa où règne une bonne ambiance, d'autant que la nuit commence à tomber et que les frontales s'allument au fur et à mesure. Le temps de s'équiper pour la nuit et on redescend jusqu'à Montville. Lorsque l'on repart, une quinzaine d'équipes vient d'arriver et cela bouchonne pas mal. L'itinéraire retour s'annonce humide. Pas de souci au niveau météo, mais le road-book nous indique une remontée de rivière. Après une première traversée de rivière pour récupérer une balise, un long chemin roulant suivi d'un sentier étroit nous amène dans la rivière. Nous devons remonter pendant 200 mètres environ. Cela rafraîchit bien mais c'est agréable. Je passe quasiment tout en vélo (sauf les deux rapides à la fin) mais il faut jouer avec la dureté du fond et les différentes profondeurs d'eau. Sympa et original ! Un pointage à la sortie (où les deux bénévoles commencent à avoir froid), puis une longue remontée (bien pentue sur la première partie) qui nous ramène sur une route. La balise suivante est située dans le village de Mont Cauvaire, au niveau d'un double four à chaud, ouvert au public. Deux kilomètres roulants avant la balise suivante, situé à une intersection de chemins, mais cachée derrière une haie pour éviter le vol. L'intersection n'est pas très visible (chemin au milieu des champs) mais on s'arrête au bon endroit. On va voir derrière la haie, pas de balise. On continue un peu puis demi-tour. La balise était là où on l'avait cherchée, mais elle était tombée dans l'herbe. On aperçoit derrière nous plusieurs équipes qui la cherchent au mauvais endroit. On craint un peu la balise suivante, située en sous-bois, dans une dépression. De nuit, ce n'est pas gagné. Mais la balise est bien cartée, la lecture de carte est bonne et on tombe dessus immédiatement. Encore une avant l'arrivée. Pas évident de trouver l'entrée du chemin, il y a au moins 4 ou 5 équipes qui arrivent ensuite. On trouve le chemin les premiers, mais en haut pas de balise dans l'angle des trois chemins. Bizarre. On vérifie la position sur la carte avec les autres équipes. Tout le monde a la même chose. Soudain, deux motos de l'organisation arrivent et nous indiquent la balise, (mal) située 200 mètres plus loin (les vainqueurs du raid ont eu le même souci, sauf que de jour ils l'ont aperçu au loin). Le temps que mes équipiers aillent chercher leurs vélos, petite discussion avec les deux bénévoles motards. Je leur explique que la position de la balise n'est pas bonne. Ils finissent par l'admettre mais la conversation est un peu tendue. Mes équipiers reviennent, on reprend un petit chemin descendant plein de ronces pour rejoindre la route, puis le chemin que l'on avait pris au départ en sens inverse. On conclut ce Raid Normand au bout de 14h42 d'épreuves.

    BILAN DU RAID

    * Une chose est certaine, c'était ma première participation, ce sera ma dernière ! Au moins deux de mes coéquipiers ne reviendront pas non plus. L'état d'esprit ne m'a vraiment pas plu. Le mépris des concurrents de la part de l'organisateur de plusieurs bénévoles (pas loin de 10 répliques désagréables dans la journée !!) est parfaitement insupportable. Je n'ai jamais vu ça sur un raid, ni sur toute autre manifestation sportive. Fort heureusement, la majorité des bénévoles était agréable et disponible mais cette minorité gâche l'image de cette organisation.

    * Sur le plan sportif, il y a pour moi un manque flagrant de rigueur sur l'ensemble du raid : (im)précision des infos pour les tracés, (erreurs de) pose des balises, (mauvaise) qualité de la carte de C.O (je ne connais pas les cartes existantes en Seine Maritime, mais un raid de cette envergure doit pouvoir faire beaucoup mieux). A écouter plusieurs participants pendant ou après le raid, cela a l'air d'être souvent le cas sur le Raid Normand ...

    * Après ces critiques, il faut souligner la qualité des parcours. Une mention spéciale à la section canoë que nous avons vraiment appréciée. Beaucoup de chemins agréables et quelques belles montées. Les sections VTT étaient un peu trop roulantes à mon goût, mais c'est sans doute préférable si l'on veut ramener tout le monde à l'arrivée (et en état correct). La découverte du parc animalier de Clères (2ème site le plus visité de Seine Maritime), hors chrono, était également très originale.

    * Du point de vue de notre équipe, ce fut une journée bien sympa, même si elle a été gâchée dans la matinée par les soucis de balises et de relation avec les bénévole. L'homogénéité de l'équipe nous a permis de reprendre pas mal de places au cours de la journée. Avec Arno et Jacques, nous avions l'expérience commune de l'Aventure Aveyronnaise (30 heures à se supporter non-stop !). Quant à Vincent, un peu juste en fin de journée dans les montées, il a fait preuve d'une belle gestion de son effort, qui lui a permis de ne pas se mettre dans le rouge dans les portions difficiles et de maintenir un très bon rythme dans les portions plus plates. Cela nous a permis de terminer dans un bon voire très bon état physique, ce qui est un point positif après 15h d'effort. Au niveau de l'orientation, quelques petites erreurs, mais cela reste très raisonnable compte-tenu de la durée de l'épreuve (on peut toujours faire mieux sur ce point).

    * Nous terminons finalement 15ème sur 63 équipes au départ. Compte-tenu du retard pris lors des premières heures de course, c'est plutôt satisfaisant. La C.O que nous n'avons pas pu faire à cause de cela nous coûte 5 heures de pénalités (les seules du raid).